26 décembre 2022, 18:48

TOP ALBUMS 2022

Par Sly Escapist


S’il n’y avait pas eu la musique et l’écriture pour apporter ses couleurs, ses nuances, son relief et sa profondeur à mon âme, 2022 n’aurait été qu’une pourrie supplémentaire, la suite logique d’une succession d’années encore plus pourries. Sélectionner les albums qui ont accompagné mes heures sombres et mes moments joyeux ne fut pas chose aisée. Impossible de réduire la liste, tant ces œuvres, si différentes soient-elles les unes des autres, ont su me toucher intimement... Car d’intimité il est bien question ici. Ce choix, comme tous les ans, révèle bien plus de ma personnalité que je ne pourrai jamais le faire au travers des mots... Certains d’entre vous s’y reconnaitront, d’autres pas du tout. Mais le but de cet exercice est aussi, et avant tout, le partage. Alors, n’hésitez pas à nous faire part des albums qui ont rythmé votre année 2022. La vôtre, et pas celle du voisin. Car nous sommes tous des individualités uniques, avec nos propres ressentis.
 

CELESTE : « Assassine(s) »
S’il est un album qui a su transpercer ma carapace, et faire écho à mes propres souffrances, c’est bien celui-ci. CELESTE a mis en mots et en musique toute la violence (brutalités, viols, incestes, harcèlements...) infligée aux femmes (et à toutes les victimes de ces monstres inhumains) depuis des millénaires. Violence d’un corps qui pleure, d’un cœur qui étouffe, d’une âme qui saigne, ne laissant derrière elle que des plaies purulentes qui jamais ne se referment. Tandis que les bourreaux se pavanent... Lorsque l’on a subi cette violence, on ne vit plus, on ne sait plus vivre. On essaie de survivre. Cet album est un hommage à nous toutes, âmes assassinées. D’une bouleversante noirceur, mais profondément nécessaire.  


Harun Demiraslan : « In Motion »
« In Motion » est mon album-soleil, celui qui apporte de la lumière, des poussières d’étoiles et de la chaleur dans une vie qui, sans cela, pourrait sembler bien terne. Harun Demiraslan, non content d’être un compositeur génial et inspiré, a su également s’entourer de musiciens incroyables (Morgan Berthet à la batterie, Geoffrey "Shob" Neau à la basse, Gérald Villain aux claviers, Matthieu Metzger au saxophone, Richard Daudé et Christophe Godin aux guitares) pour mettre au monde un album qui représente la Musique, dans toute sa liberté d’être. Un chef d’œuvre !  


PORT NOIR : « Cuts »
PORT NOIR est typiquement le genre de groupe que l’on qualifie d’inclassable, tant la musique des Suédois ne s’encombre pas de frontières de genres. Du moment que ça groove, que ça pulse et que la section rythmique vibre jusqu’à s’insinuer dans la moelle des os, c’est du tout bon. Sans oublier les textes profonds et la sublime voix sensuelle de Love Andersson. Créativité débridée et émotions à fleur de peau. « Cuts » est une merveille.


MMXX : « Sacred Cargo »
« Sacred Cargo » est un album qui m’a chamboulée, dès la première écoute. MMXX, avec la collaboration de divers chanteurs (dont l’excellent Yann Ligner de KLONE), a mis en musique ses visions personnelles de la pandémie, et l’on navigue entre angoisses profondes et liberté retrouvée. Un album aussi lumineux que sombre, aussi aérien que poignant. Une œuvre d’une beauté exceptionnelle.


PARKWAY DRIVE : « Darker Still »
Avec « Darker Still », les Australiens ont franchi un cap. Certes, cet album est plus abordable, plus mélodique et moins enraciné dans le hardcore qu’à leurs débuts, mais la force de PARKWAY DRIVE réside précisément dans cette volonté de vouloir avancer, de ne pas s’enfermer dans des carcans. Le groupe a réussi à rendre cet album profondément addictif. Et puis, PARKWAY DRIVE, sur scène, c’est énormissime !!! On les imagine d’ailleurs bien volontiers en tête d’affiche du Hellfest 2023... 


MONUMENTS : « In Stasis »
Si la voix de Chris Barretto était plus funky avec un sens du groove inné, Andy Cizek ne démérite pas pour autant sur ce « In Stasis » d’excellente facture, tout à la fois technique et mélodique. MONUMENTS est également un groupe de scène monstrueux, qui ravage tout sur son passage. Avec le sourire, qui plus est. L’une des meilleures prestations du Hellfest 2022 qu’il m’ait été donnée de voir. Le groupe a également été annoncé en première partie de LEPROUS lors de la prochaine tournée de février 2023. Ça va dépoter. A ne manquer sous aucun prétexte !


ARCHITECTS : « The Classic Symptoms Of A Broken Spirit »
Même réflexion que pour PARKWAY DRIVE : ARCHITECTS a certainement perdu des fans depuis son album précédent, « For Those That Wish To Exist », qui annonçait un certain changement de style, mais le groupe en a gagné d’autres, dont je fais partie. « The Classic Symptoms Of A Broken Spirit » poursuit brillamment dans cette direction. Car, si les hurlements de Sam Carter sont bien moins présents, et les riffs moins tortueux, la musique n’en reste pas moins agressive et les propos extrêmement pertinents sur les réalités de ce monde, le tout avec une production surpuissante qui fait trembler les murs de l’immeuble. (C’est les voisins qui sont contents !)


SCARLEAN : « Silence »
SCARLEAN est la preuve que l’on peut être un jeune groupe et avoir déjà construit un univers unique et très abouti, tant sur le plan musical que graphique et visuel. Troisième album pour les Vauclusiens, et quel album ! « Silence » est tout bonnement une œuvre incontournable de cette année 2022. La musique du groupe nous plonge dans un monde de réfections, où les ombres et la lumière se mêlent adroitement pour attester de l’éternel combat qui se joue en chaque être humain. Une dualité à laquelle nous devons faire face au quotidien, pour choisir la route à prendre. Mais quelle est la bonne ?  


BUKOWSKI : « Bukowski »
La fin d’une ère et le début d’une autre. Voilà comment nous pourrions résumer le contenu de cet album. La famille BUKOWSKI est endeuillée, mais elle a fait de cette perte un moteur pour poursuivre une aventure commencée 15 ans plus tôt. Le groupe s’est surpassé pour proposer des compositions inattendues, riches de subtilités et de nuances. Et le quatuor excelle particulièrement lorsqu’il s’éloigne des sentiers habituels et s’accorde la liberté d’explorer d’autres univers. Magnifique album, émouvant et sombre, sur lequel Mathieu Dottel n’a jamais aussi bien chanté. Longue vie à BUKOWSKI !


DISCONNECTED : « We Are Disconnected »
En l’espace de deux albums, DISCONNECTED a, lui aussi, bien évolué. Avec des compositions plus directement accessibles, même si la technique est toujours au rendez-vous, « We Are Disconnected » est un album mature, éminemment mélodique, qui s’autorise tout sans se soucier de frontières quelconques. Avec la belle versatilité dont les musiciens font preuve, il aurait été dommage, en effet, de se cantonner à un seul style. Entre brutalité piquante et douceur subtile, l’album nous explose les sens, pour notre plus grand bonheur. Encore un groupe à suivre de près !  


NOVELISTS FR : « Déjà Vu - Première Partie »
Encore un groupe français qui a su se créer un univers bien à lui. NOVELISTS FR allie une technicité de haute volée à un sens de la mélodie imparable. Le succès que le groupe remporte hors de nos frontières est amplement mérité, et il serait grand temps que le public hexagonal se réveille pour acclamer le metalcore ultra qualitatif du quintet ! Ces gars-là ne sont pas des manchots, et le prouvent avec une grande sincérité sur ce très bel album.   


THE HALO EFFECT : « Days Of The Lost »
Gros coup de cœur pour le premier album de THE HALO EFFECT, un disque où l’on sent que les musiciens se sont vraiment fait plaisir, sans se prendre la tête. Créer pour retrouver la joie d’être ensemble, et l’offrir au public en toute sincérité. La voix de Mikael Stanne est, comme à son habitude, exceptionnelle, les mélodies sont imparables, et rien n’est à jeter sur cet album.


SOILWORK : « Övergivenheten »
Nous ne le savions pas au moment de sa sortie, mais « Övergivenheten » est le dernier album composé par le guitariste David Andersson, décédé le 14 septembre dernier, ce qui lui confère une dimension émotionnelle supplémentaire. Et si je l’ai adoré dès le début grâce à sa diversité musicale et ses mélodies entêtantes, je lui accorde une écoute encore plus attentive dorénavant. Mille subtilités se dévoilent au fil du temps et font de ce disque une œuvre d’une richesse infinie. 

ZEAL & ARDOR : « Zeal & Ardor »
L’une des baffes du début d’année, un album formidable, qui alterne brutalité et douceur avec une déconcertante facilité. Et ça glisse tout seul, car Manuel Gagneux est comme un chef triplement étoilé qui mélange tradition et inspiration, pour donner lieu à un plat aux saveurs multiples qui se marient merveilleusement les unes aux autres. L’inventivité au service de l’art.


SILENT SKIES : « Nectar »
De la poésie à l’état pur. SILENT SKIES fait partie de ces rares artistes qui ont l’art de me transporter dans un ailleurs, si loin et si proche, qui font voyager mon esprit dans un au-delà indescriptible, fait de milliers de couleurs, des plus opaques aux plus translucides. Avec juste une voix magnifique, celle de Tom S. Englund (EVERGREY), le piano et les orchestrations de Vikram Shankar et le violoncelle de Raphael Weinroth-Browne (LEPROUS). Un album intemporel, tout comme le précédent.


EVERGREY : « A Heartless Portrait (The Orphean Testament) »
Dans la droite lignée de « Escape Of The Phoenix » (2021), EVERGREY livre avec ce nouvel album une flopée d’émotions dont les Suédois ont le secret. Entre morceaux vigoureux et d’autres plus mélancoliques, les maitre-mots restent avant tout la mélodie et la sincérité. Et toujours la superbe  et unique voix de Tom S. Englund !


ALTER BRIDGE : « Pawns & Kings »
Cela faisait un moment que j’espérais un album d’ALTER BRIDGE de cette qualité ! Même si aucun disque du groupe n’est véritablement mauvais, il me manquait cependant une flamme que je ne retrouvais pas sur les deux précédents disques. Avec « Pawns & Kings », le groupe renoue avec des compositions fortes qui touchent droit au but. Aucun temps mort, cet album est un régal de bout en bout.

SKID ROW : « The Gang’s All Here »
Je l’avoue, j’ai lâché SKID ROW depuis bien longtemps. 1996, pour être précise. L’année où j’ai vu le groupe en concert au Transbordeur de Villeurbanne, avec l’inénarrable Sebastian Bach au micro. Le chanteur ayant été particulièrement odieux ce soir-là avec le public, j’en étais ressortie profondément déçue. Jusqu’à l’arrivée d’Erik Grönwall. Sur cet album, le Suédois est absolument exceptionnel et dispose aussi d’un capital sympathie non négligeable, contrairement à Bach. J’ai retrouvé le SKID ROW que j’aimais, et punaise, que ça fait du bien !   


COLD NIGHT FOR ALLIGATORS : « The Hindsight Notes »
Découverte de ce début d’année, COLD NIGHT FOR ALLIGATORS m’a mis une belle baffe avec cet album ébouriffant, et son metal progressif et technique, catchy et mélodique. Ultra fouillées, les compositions n’en sont pas moins émouvantes, car le groupe a réussi le pari de mélanger avec grâce des cordes, du saxophone, des chœurs, à une musique pourtant foncièrement metal. Un énorme coup de cœur !  


​Shob : « Voraces »
Non, ce n’est pas du metal. Et pourtant, ça secoue bien la carcasse quand même, car Shob est loin d’être un inconnu pour les amateurs de musique saturée, puisque l’homme a déjà collaboré avec de nombreux artistes issus de notre scène de prédilection (Patrick Rondat, ETHS, mais aussi Harun Demiraslan, présent dans cette sélection, entre autres). Quatrième album pour ce génie de la basse et du groove, « Voraces » est une merveille !
Toujours accompagné de musiciens hors-pair, Shob distille un jazz/rock fusion de haute intensité, absolument irrésistible ! Chaque note gravée sur cet album est une perle de bonheur. Tout simplement indispensable !  

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Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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