Les années 2010 sont riches de courants expérimentaux. Les groupes de l'extrême tendent à apporter de nouvelles influences venues de divers courants, pas forcément metal. Paradoxalement, on retrouve en même temps une espèce de volonté de retour aux sources, d'envie de privilégier un metal authentique, proche de ce qui se faisait dans les années 90. Mais peu importe la nostalgie ou l'avant-gardisme, le metal extrême se démocratise tout en gardant son âme rebelle. Une bonne décennie en perspective !
FEAR FACTORY - Mechanize (2010)
2008 : alors que tout le monde pensait que le groupe était au bout du rouleau à la sortie d'un « Transgression » anecdotique, FEAR FACTORY signe sa renaissance deux ans plus tard avec ce « Mechanize » aux allures de phénix vengeur, renouant sans faille avec l'inspiration et la puissance de feu légendaire de ses débuts, ici appuyé dans sa reconquête par le demi-dieu Hoglan qui remplit sa mission baston derrière les fûts sans sourciller. Et redonne au passage ses lettres de noblesse à son fameux concept futuriste, une marque de fabrique respectée depuis près de trente ans. Chapeau bas !
(Clément Sch)
THE GREAT OLD ONES - Al Azif (2012)
La palme de la french-touch innovante revient aux Bordelais THE GREAT OLD ONES et leur évocation du monde de Lovecraft. Evoluant dans un black metal atmosphérique sans parler de post-black à l'époque, le groupe réalise avec « Al Azif » un album à la fois sombre, malsain, philosophique et saisissant. Entre ambiance cataclysmique et atmosphère hypnotique, le black metal français a trouvé un maître incontesté. La qualité de l'album est parfaite, de la production à la musique en passant par le visuel. La bande son idéale pour revivre le mythe de Chtulhu.
(Aude Paquot)
BATTLECROSS - War Of Will (2013)
Sorte de réponse américaine à IN FLAMES / CHILDREN OF BODOM, la formation du Michigan propose cette année-là l'album le plus abouti de sa carrière (et le plus punchy) enregistré avec l'ancien batteur de ALL THAT REMAINS et THE BLACK DAHLIA MURDER, Shannon Lucas, et la participation d'un grand monsieur du metal (bien qu'une méningite vertébrale le cloue sur un fauteuil roulant depuis son plus jeune âge) le dénommé Jason Suecof à la guitare qui produira même plus tard le quatrième et dernier album, « Rise To Power » en 2015.
(Crapulax)
LOST SOCIETY - Fast Loud Death (2013)
Le groupe se fait connaître en participant et en remportant un concours télévisé national finlandais (le Global Battle Of Bands où ils échoueront ensuite en finale mondiale) qui va leur permettre de signer directement sur le label Nuclear Blast Records (excusez du peu) et d'offrir quelques petits bijoux de speed thrash au monde du metal comme « Fast Loud Death » ou « Terror Hungry ». Hélas « No Absolution » sorti cette année juste avant la pandémie amorcera un surprenant virage à 180° vers un metalcore à la TRIVIUM, ouvrant la porte à une nouvelle ère.
(Crapulax)
ELUVEITIE - Origins (2014)
Au royaume du metal helvète, les Celtes sont rois et s'incarnent parfaitement en ELUVEITIE. Sixième album du groupe, il se base sur le panthéon celtique et les légendes associées grâce à un death puissant enrobé d'instruments traditionnels et surtout d'une énergie débordante. « Origins » est à la fois varié et percutant. Que l'on soit fan de death bourru, de folk ambiancé, de voix féminines rock ou de growls profonds, chacun y trouvera son compte. ELUVEITIE est fédérateur et galvanise les foules tout en restant sincère et authentique. Impressionnant.
(Aude Paquot)
BEHEMOTH - The Satanist (2014)
Et si cet album était celui, enfin, qui met d'accord tout le monde une bonne fois pour toutes au sujet de la musique des Polonais ? Certes, « The Satanist » est moins brutal que ses furieux prédécesseurs, faisant grincer au passage un paquet de ratiches dans les rangs de ses fans les plus intransigeants, mais il est le plus riche tant ses arrangements sont nombreux et d'une qualité exemplaire. Tout y est plus poussé, peaufiné, méticuleusement produit, avec un sens du détail qui laisse bouche bée. Cet album est impérial : blasts, chœurs, groove, solos et frissons transpirent ici de la première à la dernière seconde... que demande le peuple ?
(Clément Sch)
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