24 décembre 2024, 15:45

TOP ALBUMS 2024

Par Sly Escapist


Aussi traditionnel que la dinde farcie de belle-maman et la bûche à la crème au beurre de tata, mais en moins indigeste (du moins, on l’espère), voici la liste de mes albums préférés de 2024. Liste qui ne se veut ni objective, ni universelle et encore moins un classement. Qui serais-je, d’ailleurs, pour décréter que tel album est meilleur que tel autre ? Cette sélection d’albums est bien évidemment toute personnelle. Ce sont ceux qui ont allumé des images dans mon esprit parfois un peu dérangé, ceux qui ont imprimé leur marque en moi, et ce, d’une manière indélébile. Ecrire, partager mes émotions et découvrir encore et toujours de nouveaux sons est l’indispensable équilibre dont j’ai besoin. Voici donc mes chouchous de l’année.
 

CALIGULA’S HORSE : « Charcoal Grace »
Comme l’an dernier, on retrouve au sommet de ce classement un groupe Australien. Allez savoir ce qui coule dans leurs veines à ceux-là pour réussir à me bouleverser à ce point ! CALIGULA’S HORSE a pondu un album sublime de bout en bout, où l’émotion est à fleur de peau, où le propos est profond et me touche d’une manière très personnelle, notamment les quatre parties de "Charcoal Grace". Les traumatismes vécus dans l’enfance sont-ils pardonnables ? J’ai ma réponse. Je vous laisse bien évidemment libre de la vôtre. (Ca ressemblerait presque à un sujet de philo : vous avez deux heures !)


LEPROUS : « Melodies Of Atonement »
Ceux qui espéraient des Norvégiens un autre « Pitfalls » ou un « Aphelion » en sont pour leurs frais. Ici, LEPROUS se renouvelle une fois de plus, comme il a pu le faire par le passé en proposant des albums tous différents les uns des autres. Ce « Melodies Of Atonement » met les sonorités électro en avant, ainsi que la basse groovy de Simen Børven. Moins de chansons atmosphériques pour plus d’attaque et de mordant. Recentré sur le groupe, cet album sonne plus brut que les précédents. Il s’en dégage de ce fait une colère sourde que nous n’avions plus entendue chez LEPROUS depuis longtemps. Il se rapproche ainsi de « Bilateral » avec son côté expérimental un peu barré, et toujours ce talent fou pour transmettre des émotions à la pelle. A noter, la version Deluxe édition limitée avec le génial "Claustrophobic" en bonus qui vaut son pesant de cacahuètes ! Le Hellfest leur a proposé, à juste titre, la place enviée de tête d’affiche de l’Altar le 21 juin 2025. Et pour celles et ceux qui n’iront pas au festival, la date du 17 janvier 2025 Salle Pleyel à Paris est à ne pas rater.


WHEEL : « Charismatic Leaders »
Troisième album, troisième merveille. WHEEL est un groupe qui mérite d’être largement mis en avant tant la qualité de sa musique atteint l’excellence. Que ce soit le niveau technique ébouriffant des musiciens (Santeri Saksala est tout bonnement l’un de mes trois batteurs préférés au monde !) ou bien leur aptitude à réaliser des morceaux mélodieux, profonds et émouvants, nous avons là un metal progressif de très haut niveau, couplé à des polyrythmies qui n’ont rien à envier aux cadors du genre, qui devrait emporter l’adhésion de tous les amateurs de musique riche et foisonnante, mais pas prise de tête pour autant. « Charsmatic Leaders » voit WHEEL franchir un palier supplémentaire. A retrouver le 21 juin 2025 au Hellfest sur la scène de l’Altar, en bonne compagnie, après un superbe concert à Paris en novembre dernier.


ALCEST : « Les Chants de l’Aurore »
La musique d’ALCEST est un refuge, une percée de lumière à travers le brouillard des jours, une danse gracieuse entre les étoiles et la lune. Elle est d’une beauté intemporelle, de celles qui nous bouleversent profondément, de celles qui changent notre perception du monde. « Les Chants de l’Aurore » contient toute l’essence du groupe, une expérience sensorielle et émotionnelle puissante, pleine et entière. A prolonger au Hellfest, si vous pouvez y aller, et si vous n’avez pas pu assister au somptueux concert à l’Olympia ce mois-ci, car le groupe est programmé en tête d’affiche de la Temple, le jeudi 19 juin.


KLONE : « The Unseen »
Si j’ai et aurai toujours une préférence pour « Meanwhile », cette nouvelle cuvée de KLONE est toutefois d’excellente facture. A la différence du prédécesseur, « The Unseen » demande une plongée plus profonde et assidue pour vraiment rentrer dedans. Mais une fois le pallier atteint, on s’y sent aussi à l’aise qu’un poisson dans son élément naturel, et on nage dans le bonheur. Rien que pour "After The Sun", l’une des plus belles chansons que le groupe ait écrite, cet album à la pochette magnifique mérite de figurer en bonne place dans le cru 2024.


CEMETERY SKYLINE : « Nordic Gothic »
Enorme coup de cœur, que dis-je, ENOOORME coup de cœur pour le premier album de CEMETERY SKYLINE, un supergroupe pas comme les autres, c’est-à-dire un groupe qui a des choses à dire. Si l’on évolue dans un metal gothique typique des années 80/90, il n’empêche que l’approche est résolument moderne, et les compositions carrément addictives. Et puis, la voix de Mikael Stanne, quoi !


SEPTARIA : « Astar »
Enorme coup de cœur, également pour le premier album de SEPTARIA, et ces petits-gars ne sont pas des vétérans, mais bien des jeunes pousses extrêmement prometteuses. Français, qui plus est, les cinq musiciens ont enregistré un album superbe, bluffant de maturité, profond et puissant, tant sur le fond que sur la forme. Un album qui prend aux tripes, qui s’enracine progressivement dans le cœur de l’auditeur jusqu’à ne former qu’un. La marque des Grands ! Un groupe à suivre de très près, car s’il continue sur cette lancée, il risque fort de gravir les échelons bien plus vite que l’on ne pourrait le penser. Que l’on n’aille pas dire que le metal n’a pas d’avenir, car il est bien là, entre les mains de jeunes groupes que l’on se doit de mettre en lumière !


ZEAL & ARDOR : « Greif »
S’il fait grincer les dents des puristes, ce nouvel album prouve une fois encore que ZEAL & ARDOR est un groupe complètement à part, libre de composer la musique qu’il a en lui, sans rester coincé dans un schéma préétabli. La vraie créativité n’est-elle pas celle qui se moque des carcans ? Celle qui s’octroye le plaisir de tirer la langue face aux esprits rigides ? « Greif » est le pied-de-nez d’un groupe qui assume sa différence comme étant sa principale force. Et c’est rudement bien fait. Un album expérimental qui ne plait pas à tout le monde. Et alors ? Passage à l’Elysée Montmartre le 23 mars 2025, je ne sais pas pour vous, mais moi, j’y serai.


DARK TRANQUILLITY : « Endtime Signals »
Comme un condensé de la longue carrière du groupe, « Endtime Signals » présente toutes les facettes de DARK TRANQUILLITY, du plus brut et rugueux au plus calme et progressif. Efficace, profond, intense et touchant, cet album porte clairement la patte inimitable du groupe. (Petit conseil : privilégiez l’édition limitée qui contient deux chansons supplémentaires tout aussi excellentes que le reste). A voir le succès colossal de la tournée qui a suivi la parution de l’album, le public ne s’y est pas trompé. Les maîtres du death metal mélodique suédois sont au sommet de leur art et ont encore de bien beaux jours devant eux. Et puis, toujours la voix incroyable de Mikael Stanne sur laquelle le temps semble ne pas avoir de prise. Et on n’a pas fini de parler de lui, avec la sortie en début d’année prochaine du deuxième album de THE HALO EFFECT... Mais comment fait-il pour être sur tous les fronts ?


Jerry Cantrell : « I Want Blood » 
Rares sont les artistes que j’écoutais dans ma prime jeunesse qui m’inspire autant de respect que Jerry Cantrell. Non pas que j’ai cessé d’admirer les autres, mais aucun n‘est à mon sens aussi admirable que Monsieur Cantrell. Son honnêteté, sa sincérité et sa sensibilité en font un artiste à part, qui distille depuis plus de 30 ans une musique qui vient des tripes, sans esbroufe, sans tenter d’accaparer l’attention médiatique. Il est entier et vrai. Et cet « I Want Blood » est une merveille de plus dans le parcours sans faute d’un artiste incomparable. Il va sans dire que je ne manquerai pour rien au monde sa prestation au Hellfest en tête d’affiche de la Valley le dimanche 22 juin prochain.


TERAMAZE : « Eli: A Wonderful Fall From Grace »
L’un des autres coups de cœur de cette année revient aux Australiens TERAMAZE qui proposent ici un metal progressif ultra mélodique et addictif. Compositions longues mais pas ennuyeuses, technique au top mais pas prétentieuse, voix envoutantes. Tous les éléments sont là pour succomber. La musique de TERAMAZE s’écoute facilement, une qualité pas si évidente à trouver dans le milieu du metal progressif, grâce à une fluidité instrumentale et une réelle aptitude pour les mélodies contagieuses. Extrêmement prolifique mais toujours constant dans la qualité, le groupe n’a qu’un seul "défaut" : il est autoproduit, et posséder une copie physique de ses albums vous coûtera votre maison, femme et enfants, le chien avec sa niche, et les dents en or de grand-maman, tant les frais de port « from down under » sont exorbitants !


BORKNAGAR : « Fall »
Plus complexe que les deux précédents albums, « True North » (2019) et « Winter Thrice » (2016), cette nouvelle offrande de BORKNAGAR se veut néanmoins toujours aussi captivante et attachante. Paradoxalement sombre et lumineuse. Epique aussi. On est projeté dans les grands espaces et les paysages somptueux de la Norvège, on voyage véritablement à travers ces mélodies et ces voix chargées d’émotions, ces rythmes qui nous perdent parfois au détour du chemin, mais si la route est sinueuse, elle mène au sommet de la montagne, d’où l’on peut admirer le plus vaste des panoramas.


EVERGREY : « Theories Of Emptiness »
Le metal progressif d’EVERGREY possède une signature sonore bien à lui reconnaissable entre mille, notamment grâce au timbre de Tom Englund, que l’on ne peut confondre avec aucun autre chanteur. A la fois chaude, ronde et sensible, sa voix sert de fil conducteur à une musique flamboyante et mélodieuse en diable. Sur ce nouvel album, on a le plaisir de constater que le groupe se renouvelle et propose certaines chansons différentes de ce à quoi il nous a habitués, tout en restant fidèle à son spectre musical.


Ihsahn : « Ihsahn »
En voilà un qui ne fait pas dans la demi-mesure ! Ihsahn, en bon électron libre qu’il a toujours été, délivre ici un album de black metal symphonique grandiloquent, fouillé, complexe et brutal. L’univers est froid, tout est millimétré, rien n’est laissé au hasard. A réserver à un public averti, tant cet album est chargé. En clair, si vous n’êtes pas habitué au son expérimental de l’artiste, vous risquez fort de n’y rien comprendre. Mais si vous êtes déjà fan d’Ihsahn, cet album est fait pour vous. A savoir, il existe en deux versions : l'une black metal et l'autre orchestrale, mais cette dernière, à mon humble avis, est moins intéressante : c’est comme un chili sans piment, une quiche lorraine sans lardon ou un clafoutis sans cerise. Une impression persistante qu’il manque un truc. A réserver aux mélomanes férus de musique classique. Présent au Hellfest, le jeudi 19 juin sous la Temple. Bien sûr, on y sera.


BLUES PILLS : « Birthday »
Irrésistible, la musique de BLUES PILLS donne instantanément la patate. Réussi de bout en bout, « Birthday » ne contient aucun morceau faible. Si les précédents albums ne déméritaient pas, celui-ci est à placer un cran au-dessus grâce à la qualité de ses compositions et, bien évidemment,  la superbe voix d’Elin Larsson, qui porte haut et fort les couleurs de sa féminité sans avoir besoin de montrer ses fesses, comme c’est tristement devenu la norme sur les réseaux, où toutes ces pauvres filles se ridiculisent en se confortant à l’image d’objet que cette société sexualisée à outrance veut imposer aux femmes. Reflets des désirs frustrés d’une masculinité qui ne sait plus sur quel pied danser. De tout cela, BLUES PILLS n’en a cure. Elin est femme, elle est forte et elle le sait.


TURBULENCE : « B1nary Dream »
Voilà un groupe de metal progressif avec un niveau époustouflant qui mériterait d’être bien plus exposé qu’il ne l’est, car non seulement les musiciens ont la technique mais aussi un sens de la mélodie inné qui rendent leurs compositions attachantes et mémorisables, loin des démonstrations stériles et pleines d’esbroufe qui n’ont ni queue ni tête. TURBULENCE a réussi le pari avec cet album de proposer des morceaux techniques et complexes mais jamais ennuyeux.


MYRATH : « Karma »
J’ai longuement hésité avant d’inclure « Karma » à cette liste, car ce n’est clairement pas mon album préféré de MYRATH. Cependant, j’aime tellement ce groupe qu’il aurait été injuste de les exclure de ma sélection annuelle car, s’il contient des chansons que je trouve trop sucrées, comme ces pâtisseries orientales ruisselantes de miel, il recèle quand même de quelques pépites épicées qui réveillent les papilles et méritent le détour. Et des mélodies accrocheuses en diable. Qui plus est, la production aux petits oignons de Jacob Hansen en fait un album moderne et plaisant à écouter. Et puis, MYRATH sur scène, c’est une expérience toujours aussi intense et magique !


Myles Kennedy : « The Art Of Letting Go »
Bien plus dynamique que « The Ides Of March », le précédent album solo de Myles Kennedy, « The Art Of Letting Go » possède ce quelque chose d’irrésistible qui donne envie de taper du pied. Foncièrement rock dans l’âme, groovy et sincère, c’est comme ça qu’on aime l’entendre, et c’est ce qui lui réussit le mieux. Lui aussi est programmé au Hellfest, sur la Mainstage 1, peu après son compère d’ALTER BRIDGE, Mark Tremonti et son projet solo, le samedi 21 juin.

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Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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